Environ 5 millions de Français viennent en aide à un proche en perte d’autonomie (grand âge, handicap ou encore maladie) en plus de leur activité professionnelle et ce chiffre ne fera qu’augmenter dans les futures années à cause du vieillissement de la population. Aujourd’hui, ces salariés aidants n’ont souvent pas connaissance des dispositifs d’accompagnement qui existent au sein de leur entreprise et qui pourraient pourtant leur faciliter le quotidien !
En effet, le cadre juridique a largement évolué ces dernières années pour mieux prendre en compte les besoins des salariés aidants et leur permettre de souffler. Aujourd’hui, cela se traduit notamment par l’existence de différents congés pour permettre au salarié de s’accorder un répit afin de s’occuper de ses parents âgés ou d’accompagner un proche fragilisé par la maladie ou un handicap :
Le code du travail prévoit également un congé de 2 jours en cas d’annonce du handicap pour un enfant, ou la survenue d'une pathologie chronique ou d'un cancer de son enfant.
A noter que de nombreuses entreprises ont aussi mis en place un système de don de jours de RTT entre collègues pour les salariés qui vivent des situations personnelles douloureuses. Ces différents congés permettent de soulager les salariés aidants et de prévenir leur épuisement : ils peuvent ainsi, pendant une période donnée, consacrer leur énergie à accompagner leur proche sans avoir à concilier vie professionnelle, vie personnelle et rôle d’aidant.
Au-delà des congés, de nombreuses entreprises proposent également de bénéficier d’horaires individualisés, c’est-à dire que l’employeur déroge à la règle de l’horaire collectif de travail pour répondre aux besoins de certains salariés. Le salarié aidant n’est alors pas tenu d’arriver et de quitter son poste à la même heure que les autres collaborateurs. Des plages horaires d’arrivée et de départ peuvent être établies, tout comme des plages horaires fixes de travail obligatoire (pour préserver les possibilités de travail collectif). On note que 44,8% des aidants ont dû aménager leur temps de travail d’après notre baromètre « Aider et Travail 2020 » (même si souvent ce n’est pas vraiment un choix), en effet ils privilégient souvent de travailler à temps partiel pour jongler entre leur rôle d’aidant et leur vie professionnelle. D’ailleurs, aujourd’hui, la flexibilité est souvent mise en avant par les entreprises qui peuvent proposer davantage de télétravail ou de souplesse dans la prise de congés, le télétravail pouvant notamment permettre aux collaborateurs aidants qui vivent éloignés de leur proche de passer plus de temps auprès d’eux.
Il existe aussi des aides financières pour les salariés aidants : si vous avez dû réduire votre activité pour prendre soin de votre enfant en situation de handicap, vous pouvez être dédommagé par l’Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé (AEEH) et vous pouvez également bénéficier d’une affiliation gratuite à l’assurance vieillesse. Les entreprises doivent aussi attribuer des primes de scolarité et bourse d’études supérieures qui sont majorées pour un salarié qui a un enfant en situation de handicap. Sans oublier que votre proche peut aussi, selon sa situation, bénéficier d’aides financières, notamment l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) pour les personnes de plus de 60 ans).
Enfin, au-delà des congés et des aides financières, de plus en plus d’entreprises proposent à leurs salariés des dispositifs d’accompagnement. Il reste du chemin à parcourir, de nombreuses entreprises n’ont pas encore conscience des problématiques de leurs collaborateurs aidants car le sujet reste tabou, les collaborateurs aidants craignant d’être stigmatisés au sein de l’entreprise. La première étape est donc de faire un état des lieux de l’impact de l’aidance au sein de l’entreprise et de sensibiliser pour permettre la libération de la parole et la création d’un espace bienveillant. En plus de ces sessions de sensibilisation à destination des collaborateurs aidants et/ou de leurs managers, l’entreprise peut proposer l’accompagnement par des assistantes sociales ou par la médecine du travail. D’autres proposent à leurs collaborateurs d’avoir recours à des psychologues via l’accès à une plateforme dédiée. Certaines mettent en place des groupes de parole ou faciliter la participation à des formations dédiées aux aidants, ou peuvent encore choisir de s’en remettre à des mutuelles proposant des services dédiés à destination des aidants en proposant de l’aide administrative, un appui juridique ou encore des lignes d’écoute ou des solutions de répit.
Par ailleurs, de plus en plus d’entreprises proposent des dispositifs d’accompagnement clé en main tels que celui proposé par Tilia. Vous pouvez d’ailleurs retrouver le détail de toutes les aides mentionnées dans cet article au sein du guide des aidants de Tilia disponible dans l’application Tilia pour les aidants (téléchargeable sur les stores iOS & Android). Il y a fort à parier que le contexte évoluera positivement dans les prochaines années puisqu’en 2022 la plateforme RSE, sur demande du gouvernement, a formulé 24 propositions pour réformer le statut d’aidant et aider à mieux comprendre la perception des aidants au sein de l’entreprise.
Vous êtes salarié aidant ? N’hésitez pas à contacter votre département des Ressources Humaines qui sera à même de vous expliquer les dispositifs propres à votre entreprise.
N’hésitez pas non plus à évoquer votre situation auprès des interlocuteurs tels que la médecine du travail, l’assistante sociale ou encore votre manager !